Comment effacer ses traces sur Google ? Le Guide du déréférencement

Aujourd’hui, notre vie est en ligne. Une simple recherche sur notre nom peut révéler beaucoup de choses, parfois trop. Des informations anciennes, des photos embarrassantes ou des commentaires négatifs peuvent nuire à notre réputation personnelle ou professionnelle. Heureusement, il existe une solution pour nettoyer ces traces : le déréférencement Google.

C’est un mécanisme qui permet de faire disparaître un lien des résultats de recherche, sans pour autant supprimer le contenu du site d’origine. Dans ce guide, nous allons vous expliquer pas à pas comment reprendre le contrôle de votre image numérique.

Nous verrons ensemble les démarches à suivre, les outils à disposition et les droits qui vous protègent pour gérer efficacement votre présence sur le web et les moteurs de recherche.


  • Le déréférencement retire un lien des résultats de Google, mais le contenu reste accessible sur le site d’origine. La suppression, elle, efface le contenu de la page web source.
  • Le droit à l’oubli est un principe légal, renforcé par le RGPD, qui vous autorise à demander aux moteurs de recherche de ne plus associer votre nom à certaines pages.
  • Google met à disposition des formulaires en ligne spécifiques pour soumettre une demande de déréférencement, notamment pour faire valoir votre droit à l’oubli ou signaler un contenu obsolète.
  • Pour maîtriser votre e-réputation sur le long terme, le mieux est de créer et promouvoir du contenu positif (SEO) pour noyer les résultats négatifs.
  • Si la situation est complexe ou si Google refuse votre demande, faire appel à un expert ou contacter la CNIL sont des options à envisager sérieusement.
Déréférencement Google

Quand on parle d’effacer ses traces, on mélange souvent deux notions : le déréférencement et la suppression. C’est pourtant très différent. Le déréférencement, c’est demander à Google de retirer un lien de ses résultats de recherche. La page web existe toujours, mais elle devient quasiment invisible car elle n’apparaît plus quand on tape votre nom. C’est un peu comme retirer la fiche d’un livre du catalogue d’une bibliothèque : le livre est toujours sur l’étagère, mais personne ne peut le trouver en cherchant.

La suppression de contenu, elle, est bien plus radicale. Elle consiste à effacer définitivement l’information de la page web source. Une fois le contenu supprimé, ni les internautes, ni les moteurs de recherche ne peuvent y accéder. C’est l’équivalent de brûler le livre. Le déréférencement est donc une première étape essentielle pour gérer sa réputation en ligne.

En bref :

  • Déréférencement : vous demandez à Google de ne plus afficher un résultat pour des requêtes sur votre nom. Le contenu est toujours accessible via l’URL directe ou d’autres moteurs.
  • Suppression : le site source efface ou modifie l’information. Elle disparaît pour tous (Google, Bing, accès direct, etc.).

En Europe, nous avons une arme juridique puissante pour protéger notre vie privée en ligne : le fameux droit à l’oubli.

Ce droit permet à toute personne de demander à un moteur de recherche comme Google de déréférencer des pages web contenant des informations personnelles. Le cadre repose sur le RGPD, qui consacre le droit à l’effacement à l’article 17 (texte officiel EUR‑Lex : https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX%3A32016R0679).

Les demandes de déréférencement s’effectuent via le formulaire légal de Google accessible via ce lien. Attention, ça ne marche pas à tous les coups. La demande est acceptée si les informations sont jugées inexactes, périmées, non pertinentes ou excessives. Si Google refuse votre demande, tout n’est pas perdu. Vous pouvez alors vous tourner vers la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL).

extrait formulaire droit à l'oubli google

La CNIL est l’autorité qui veille à la protection des données en France. Elle peut examiner votre plainte et, si elle la juge légitime, obliger le moteur de recherche à procéder au déréférencement. C’est donc un recours essentiel pour faire valoir votre droit.

Enfin, la CJUE encadre la mise en œuvre et la portée géographique depuis l’arrêt “Google Spain” (13 mai 2014, C‑131/12) : https://curia.europa.eu/juris/liste.jsf?language=fr&num=C-131%2F12.

Posez‑vous trois questions :

  • Quel résultat visez‑vous ? (disparition du lien pour votre nom, suppression totale, anonymisation)
  • Qui contrôle la page ? (vous ou un tiers)
  • Quel préjudice démontrez‑vous ? (emploi, harcèlement, santé, réputation)

Un cadrage clair évite les allers‑retours et accélère la décision.

  1. Corrigez, anonymisez ou supprimez la page/section concernée.
  2. Vérifiez la technique : si suppression, retour HTTP 410/404 et sitemap à jour.
  3. Dans Google Search Console, demandez la suppression d’URL pour accélérer la désindexation.
  4. Si l’extrait dans Google reste obsolète, utilisez l’outil Contenu obsolète : https://search.google.com/search-console/remove-outdated-content?hl=fr.

Attention au formulaire de contenu obsolète !

Cet outil est très pratique, mais souvent mal compris. Il ne sert pas à demander le déréférencement d’une page qui est toujours en ligne. Son rôle est d’intervenir quand une page a été modifiée ou supprimée par le propriétaire du site, mais que l’ancienne version apparaît encore dans les résultats de recherche Google. Par exemple, si votre nom a été retiré d’un article mais qu’il est toujours visible dans le résumé affiché par Google. Dans ce cas, vous soumettez l’URL via le formulaire de contenu obsolète. Google va alors comparer la version en ligne et sa version en cache. S’il constate la différence, il mettra à jour son index rapidement. C’est un outil de nettoyage, pas de censure.

Étape 1 : contacter l’éditeur. Cherchez une page Contact, les mentions légales ou le whois. Expliquez calmement pourquoi l’information est inexacte, obsolète ou disproportionnée. Proposez une suppression, une anonymisation (initiales) ou une balise noindex.

Étape 2 : demander le déréférencement. Si l’éditeur refuse ou ne répond pas, complétez le formulaire Google – Droit à l’oubli : https://support.google.com/legal/answer/10769224?hl=fr. Joignez une pièce d’identité et listez les URLs exactes. Restez factuel et synthétique.

Étape 3 : suivi et recours. Conservez l’accusé de réception. Les délais vont de quelques jours à plusieurs semaines. En cas de refus, renforcez vos éléments (dates, preuves, contexte) ou déposez une plainte à la CNIL : https://www.cnil.fr/fr/adresser-une-plainte.

Objet : Demande de suppression/anonymisation d’un contenu nominatif

Bonjour,

Je vous contacte au sujet de la page suivante : [URL exacte].
Ce contenu associe mon nom [Nom Prénom] à des informations [inexactes / obsolètes / non pertinentes].

Conformément au RGPD et à mon droit à l’oubli, je vous remercie de bien vouloir :
- [Supprimer le passage / Anonymiser mon nom / Ajouter la balise noindex],
ou, à défaut, d’indiquer votre position.

Je reste à votre disposition pour tout justificatif utile.
Cordialement,
[Nom, Prénom]
[Email] | [Téléphone]

Auprès de l’éditeur : un courriel professionnel, sans menace.

  • Objet clair + URL précise.
  • Faits, dates et inexactitudes.
  • Solution souhaitée : suppression, anonymisation ou noindex.
  • Disponibilité pour fournir des preuves.

Auprès de Google : un exposé court, en 4 blocs.

  • Identité et lien avec la requête (votre nom).
  • Caractère obsolète/inexact/excessif (avec dates).
  • Intérêt public limité (rôle non public, absence d’actualité).
  • Préjudice réel et documenté (sans dramatisation).

Le déréférencement est une solution curative, mais il existe une approche préventive et proactive : le SEO (Search Engine Optimization). Le SEO ne sert pas qu’à vendre des produits, il peut aussi servir à sculpter votre image en ligne. L’idée est simple : créer et promouvoir du contenu positif et pertinent vous concernant pour qu’il se positionne en haut des résultats de recherche. Créez un profil LinkedIn complet, un blog sur votre passion, publiez des articles sur des plateformes reconnues… En occupant la première page de Google avec des informations que vous maîtrisez, vous reléguez les éventuels résultats négatifs aux pages suivantes, là où presque personne ne va. C’est une stratégie de long terme qui vous permet de prendre le contrôle de votre réputation en ligne.

Parfois, les démarches de déréférencement peuvent devenir un vrai casse-tête. Si le contenu est particulièrement sensible (diffamation, usurpation d’identité), si Google a rejeté votre première demande ou si vous êtes face à un interlocuteur de mauvaise foi, il est peut-être temps de faire appel à un professionnel.

Sollicitez un avocat, un DPD/DPO ou une agence d’e‑réputation si le contenu est sensible (diffamation, revenge porn, usurpation), si l’affaire est médiatisée, ou en cas de refus répétés malgré un préjudice sérieux.

Un avocat spécialisé en droit du numérique ou une agence d’e-réputation possède l’expertise nécessaire pour monter un dossier solide. Ils connaissent les arguments juridiques qui font mouche et les procédures à suivre, notamment pour saisir la CNIL. Faire appel à un expert représente un coût, mais c’est souvent l’assurance d’un traitement plus rapide et efficace de votre demande de déréférencement, surtout quand votre réputation personnelle ou professionnelle est en jeu.

  • Déréférencement : retrait d’un résultat pour une requête donnée.
  • Noindex : balise demandant aux moteurs de ne pas indexer une page.
  • Contenu obsolète : outil pour actualiser un extrait/cache dépassé : https://search.google.com/search-console/remove-outdated-content?hl=fr
  • CNIL : autorité française de protection des données.
  • DPD/DPO : délégué à la protection des données.

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